Trail: Mélanie Delasoie victorieuse du SwissPeaks 100

Mélanie Delasoie de Salvan, victorieuse du SwissPeaks 100, revient sur sa très belle performance.

La pensionnaire du Silicom Women Team a vécu une très belle aventure. Mélanie Delasoie remporte le SwissPeaks 100 et termine au 6e rang du classement scratch. Partie de Finhaut vendredi matin peu après 11 heures, elle a parcouru 100km avec 6’180 mètres de dénivelé positif réalisant un chrono de 16h28’35. Elle a rejoint le Bouveret samedi matin aux alentours de 4 heures. La Salvanaintze raconte son aventure.

C’est bizarre : ça ne fait pas longtemps que j’ai fini la course mais ça me paraît déjà un peu loin. Je pense que c’est aussi les émotions.

 Une confortable avance
Sur la première montée jusqu’à l’alpage de Fénestral, il y avait une femme devant moi. Je savais que je me trouvais en 2e position. Je me suis dit : « Je vais la dépasser au début de la montée du col de Fenestral. » Je connais très bien la montée de ce col et c’est ce qui s’est passé. Au sommet, j’ai fini avec plusieurs minutes d’avance sur elle. Je me suis dit : « Continue comme ça. Plus je vais augmenter l’écart dans ces cols que je connais, mieux ce serai pour la suite ». Après j’ai passé les deux autres cols Emaney et Susanfe avec une confortable avance sur mes poursuivantes. Je me situais en 5e position du classement scratch.

 Mon papa et mon frère m’ont ravitaillé
La suite s’est très bien passée. Mon papa et mon frère m’ont ravitaillé aux passages de Barme, des Crosets et de Morgins. J’ai même rencontré mon physio qui est venu m’encourager aux Crosets. Une amie est venue à minuit à Taney. Ça me fait très plaisir de voir des proches sur le parcours et ça me redonne toujours du courage.

Inquiète la nuit
C’est devenu plus compliqué à partir de 21 heures. Je n’avais jamais couru de nuit durant une compétition. Entre Morgins et Conche, j’ai allumé ma frontale. Au début, j’étais un peu inquiète avant d’aborder les descentes. Puis, j’ai fait la connaissance d’Olivier, un autre coureur du 100km. On a couru une bonne partie de la nuit ensemble et on s’encourageait mutuellement. On a passé la ligne d’arrivée ensemble. C’était une belle rencontre.

Une belle vue
La vue était belle tout le long du parcours. C’était beau aussi de voir le lac de nuit depuis la Tour de Don… mais il paraissait encore loin.

J’ai connu des moments plus durs
A partir du km75, j’ai connu des moments plus durs où je n’arrivais plus à manger et très peu à boire. J’ai serré les dents. Je pensais : « Plus vite tu arriveras plus vite tu abrégeras tes souffrances. » J’avais de plus en plus mal aux jambes et aux pieds. A Freney, il restait 10km de course. J’ai retrouvé du courage et j’ai accéléré jusqu’au Bouveret. A l’arrivée, ma famille, une amie et mon compagnon m’attendaient. Ça m’a fait très plaisir de les voir là à 4 heures du matin pour m’accueillir.
C’était beau aussi d’avoir pu partager une partie du voyage avec Olivier.

Propos recueillis par Bernard Mayencourt
Crédit photo: © @Linka Production
06/09/2021